Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/309

Cette page a été validée par deux contributeurs.
290
lydie.

les continuelles alarmes ; alors deux personnes qui s’aiment encore, quoique chacune d’une manière différente, s’étonnent de ne plus s’entendre, et cherchent vainement la cause de la gêne et du vide qui désenchantent leurs entretiens. Et c’est surtout, hélas ! c’est du côté du plus fidèle que viennent les inégalités d’humeur les plus fréquentes et les moins aimables. Toujours trop près de parler comme il sent, il perd en froides réticences les derniers momens accordés à des explications dont il redoute l’issue, ou ne parle que pour exhaler sous d’autres formes son mécontentement secret et sa constance infructueuse. L’amitié l’excuse, parce qu’elle ne peut plus être ni inquiète, ni affligée de ces froideurs apparentes : le plus souvent elle ne s’en aperçoit pas ; et cette indulgence passive, plus cruelle mille fois que l’injure et la menace, achève