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lydie.

L’un, pénétré d’un tendre respect, l’autre, poussée d’un fol espoir, se cherchoient, s’attiroient, se rencontroient partout. Cet art d’expliquer sa fantaisie sans dépouiller un reste de pudeur, talent profond, talent chéri de l’ardente Lesbia, et dont Valmont n’avoit pas même l’idée, n’en réveilloit pas moins dans ses sens un trouble et des desirs dont son expérience conçut quelques alarmes. Les fréquens tête-à-tête, les promenades du soir[1], les courses pittoresques dans des lieux consacrés par d’amoureux souvenirs, quelques offrandes au tombeau de Virgile, un repos forcé, de longs banquets, l’usage des parfums, le ciel, les fleurs, les voix mélodieuses : tous ces piéges de l’oisi-

  1. On sait qu’en Italie, et surtout à Naples, la promenade, seulement praticable trois ou quatre heures après le coucher du soleil, se prolonge bien avant dans la nuit.