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lydie.

le cœur de Valmont s’étoit senti entraîner vers Lydie ; et, toutefois, Valmont, qui ne vouloit plus être galant, le redevenoit pour Lesbia. Il n’étoit pourtant que poli, mais de cette politesse animée, fruit d’une imagination vive, et de son penchant naturel pour les femmes. Lesbia vit dans ses soins, dans ses éloges, dans sa retenue, des desirs combattus, un amour réprimé ; et Valmont, dans les prévenances, les agaceries, les regards provoquans de Lesbia, crut seulement reconnoître les soins de la bonté, et ces démonstrations, communes à tous les habitans des contrées méridionales. Ainsi, chacun ne juge que d’après ce qu’il sent ; et quand on croit surprendre le mystère de la pensée d’autrui, on ne fait, en quelque sorte, qu’y réfléchir la sienne. Livrés tous deux à une erreur si contraire, Lesbia et Valmont sembloient être d’intelligence.