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lydie.

bleau qu’il venoit d’achever, lui demanda si Lydie seroit forcée d’aller jusqu’au salon pour l’admirer à son aise. — « Vous me prévenez, dit Valmont ; j’allois au moment même vous demander la permission de me présenter chez ces dames. » — Quelle nouvelle pour Lydie ! quelle confusion dans ses pensées, dans ses gestes, dans ses discours ! une joie, une crainte visible, une préoccupation telle qu’à tout moment elle se parloit comme si elle eût été seule, ou répondoit sans qu’on la questionnât : tout enfin, tout en elle marquoit le désordre d’un cœur mécontent, subjugué, haletant de regrets, de frayeur et d’amour. Prévenue par son père plus de deux heures avant l’arrivée de Valmont, elle ne donna pourtant qu’un coup-d’œil au miroir, et ce fut pour gémir sur l’altération remarquable de ses traits et de sa fraîcheur. Une idée prompte vint lui