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lydie.

d’amis, parmi lesquels elle distinguoit Préval ; c’est-à-dire, que, pour l’attendre, l’annoncer, l’accompagner partout, appeler les gens, ramasser son mouchoir, c’étoit lui qu’elle désignoit. Il étoit doué d’une grande complaisance, vertu remarquable chez ceux qui n’en ont point d’autres. On s’étoit accoutumée à ses prévenances, à son exactitude. Son séjour de quatre mois au château de Mordeck avoit déjà déplu. On savoit qu’une beauté fantasque, inconstante, et, qui pis est, à moitié ruinée, recevoit les vœux de Préval, et l’enleveroit bientôt à ses liaisons journalières. Madame de Melcour s’étoit trouvée au bal, y avoit vu Lydie et Valmont, avoit tout observé, tout entendu, tout retenu ; et quand Préval, après trois jours d’absence, se présenta à sa toilette : — « Écoutez, lui dit-elle ; je veux vous rendre un grand service ; je veux vous empêcher