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lydie.

Les voitures s’arrangèrent. Préval prit place de lui-même dans celle de Lydie, qui, depuis le château jusqu’à la première poste, et ensuite de relais en relais, ne cessoit de regarder sur le chemin, déjà gâté par les pluies de novembre, inquiète, disoit-elle, de mademoiselle Miller, dont elle connoissoit la poltronnerie en route. Valmont, placé dans le fond d’une diligence à côté de la vieille Anglaise, ne perdoit pas de vue la première voiture, et, caché aux yeux de Lydie, savouroit à loisir ces marques furtives d’une préférence qu’il obtenoit sans la souhaiter, et dont il jouissoit sans y croire. Descendus à l’auberge où l’on devoit souper, Saint-Hilaire prit Valmont à part, et lui dit : — « Faites-moi le plaisir, quand nous remonterons, de donner Préval à mademoiselle Miller. Je ne sais quel projet l’occupe ; mais le voilà avec ma fille sur un tel ton de galan-