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sommes pas de c’t’avis-là, moi. — Je suis sur ce banc pour gagner ma vie ; et entre l’message qui n’fait que m’ôter mes forces et celui qui me fournit de quoi me les rendre, il n’y a pas d’risque que j’me trompe de chemin. — Quant à ceux d’là-dedans, j’ne les connoissons pas, et j’nons qu’faire de m’mêler de leurs affaires. — Tu souffres ? tant pis. T’as besoin de moi ? tant mieux. V’là ma peine ; j’prends ton argent ; bonsoir : tout est fini par-là.



Scène II.


CANGE, BERNARD.
Cange, la voix altérée, l’œil humide.

Bonjour, Bernard.

Bernard

Bonjour camarade. — Qu’est-ce que t’as donc ? Tu as les yeux rouges.

Cange, s’essuyant les yeux.

Ah ! ce n’est rien. C’est que Michel… Tu connoissois b’en Michel ?

Bernard

Ton beau-frère ?

Cange

Vraiment oui, mon beau-frère, le frère véritable de not’ femme, de ma pauvre Françoise.

Bernard

Eh b’en ?

Cange

Eh b’en… il vient de mourir.

Bernard

Bah !

Cange

Pardine, n’faut-il pas tous en venir là ? Encore si l’on