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NOTE
SUR LA PIÈCE DU COMMISSIONNAIRE.



Cette anecdote touchante, racontée en deux actes, composée et transcrite en trois jours, n’a pourtant été représentée qu’au bout de six semaines. La pièce accueillie à un autre théâtre, et retirée pour des raisons personnelles ; ravie à l’auteur par un homme qui a quelques droits à sa confiance (son mari) ; remise à un ami qui la porte à la Comédie Française, qui y sollicite une distribution avantageuse, qui l’obtient à la faveur de l’anonyme ; et enfin annoncée, jouée, et applaudie, au grand étonnement de Julie Candeille, qui avoit ri et pleuré, la veille, au petit chef-d’œuvre de d’Aleyrac et de Marsollier.

Mais si les bons rôles font les bons acteurs, combien aussi le talent de ces derniers ne fait-il pas valoir un ouvrage médiocre ? Le Commissionnaire a donné la preuve de cette vérité. Toute la pièce, soutenue par le jeu piquant et vrai de Dazincourt, l’attitude simple de Caumont, la diction épurée de Saint-Fal, la grace naïve de la citoyenne Devienne, et le zèle de tous ceux qui ont contribué à l’ensemble ; le succès du second acte, dû presque en entier au charme créateur que la citoyenne Contat imprime à ses moindres rôles, a procuré à l’auteur un des plus doux momens qu’elle ait passé de sa vie. Elle en remercie ses anciens camarades, particulièrement la citoyenne Contat, qui alors ne savoit pas son nom.