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Bernard, à Cange.

Qu’est-ce qu’t’as fait des deux billets de cinquante francs qu’tu m’as montrés ce matin ?

Cange, à Bernard.

Veux-tu te taire ?

Bernard, le pressant.

Qu’est qu’t’en as fait, je te dis ?

Cange, en colère.

Veux-tu te taire, bavard ?

Bernard, parlant malgré les efforts de Cange, qui veut l’en empêcher.

Il avoit deux billets de cinquante francs ce matin, il les avoit ; je les ai vus. (à Northel) Il vous en a donné un. (à Henriette.) Il vous en a donné un autre. Vous n’savez d’où ça vous vient. Il n’y a qu’à le fouiller. S’il ne les a plus dans son porte-feuille, c’est fini ; c’est à lui seul qu’il faut s’en prendre.

Northel, fixant Cange avec surprise.

Cange !

Henriette.

Se peut-il ?

Germaine.

Citoyen !…

Bernard, le pressant.

Veux-tu ben l’avouer ? veux-tu ben l’avouer tout-à-l’heure. J’tons deviné déjà… avoue, camarade, avoue ! eh, mordienne ! faut-il tant se faire prier, pour convenir d’une bonne action !

Northel, transporté.

Une bonne action !… ah, le mot est trop faible ! Et s’il est vrai, s’il est possible… Henriette !… réponds : à quelle heure est-il venu ?

Henriette.

Ce soir, te dis-je.