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Northel, à Germaine.

Quoi ! citoyenne ! ces cinquante francs que ma femme m’a envoyés ce matin…

Germaine.

Cinquante francs, mon dieu ! À peine si nous les avons gagnés depuis que nous travaillons ensemble.

Henriette, souriant.

Eh non, ma voisine. L’émotion, la joie ont brouillé ses idées. Il oublie, au contraire, que c’est lui qui m’a envoyé cette somme que lui avoit prêté monsieur. (Elle montre Bernard.)

Northel.

Moi ?

Henriette, montrant Cange.

C’est le citoyen qui me l’a apporté de ta part.

Northel.

C’est lui qui, ce matin, m’en a remis autant de la tienne.

Henriette.

Eh, comment l’aurois-je pu faire ? Nous périssions quand il est arrivé.

Cange, s’enfuyant.

Adieu, mes amis.

Bernard, courant après lui.

Arrête ! arrête ! Northel, aidez-moi à le retenir. (Ils le ramènent.) Je m’en vas vous démêler ça, moi. (ému.) Ah ! celui-là me confond. (Cange veut sortir, il le retient au collet.) Reste-là. — (riant et pleurant tout à-la-fois.) Reste-là, coquin. (à Northel.) Qu’est-ce qui vous a donné cinquante francs tantôt ?

Northel.

C’est lui.

Bernard, à Henriette.

Qu’est-ce qui vous a donné cinquante francs ce soir ?

Henriette.

C’est lui.