(avec éclat.) Il n’est pas coupable, Citoyen, il ne l’est pas, j’en jure !… ma tête répondroit de la sienne.
J’vous croyons… j’vous croyons, chère femme !… mais j’ne savons rien, je n’pouvons rien vous dire, sinon que si vous êtes bonne mère, vous ne quitterez pas vos enfans de vue : vous ne les quitterez pas… d’une minute.
Votre émotion, vos larmes… Je meurs, je meurs mille fois dans cette horrible attente !
Scène V.
Bonnes nouvelles ! bonnes nouvelles ! Un grand complot est découvert, de grands coupables sont punis, la liberté respire, on ouvre les prisons, on interroge les détenus, on instruit les procès…
On instruit les procès ?… Mon mari est sauvé. — Germaine ! citoyen ! mes enfans ! Venez, venez, mes enfans, venez prier pour votre père… (ils se mettent à genoux autour de leur mère, qui s’y met aussi.) C’est à l’innocence seule à plaider sa cause aux pieds du tribunal suprême.
Cela me fend le cœur… Ces pauvres enfans, c’te bonne mère… Il me semble voir ma pauvre Françoise. (on fait du bruit.) Qu’est qu’j’entends là ?
Juste ciel !
Il me semble…
Germaine !… Mes forces… Ah ! Dieu !…