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Germaine, l’embrassant et pleurant.

Chère petite !… chers enfans !… aimez, aimez toujours bien votre mère, le ciel vous en récompensera. (on entend du bruit.) J’entends quelqu’un.

Babet.

C’est maman.

Germaine, regardant.

Oui, c’est elle : silence, Babet.



Scène II.

HENRIETTE, GERMAINE, BABET, HENRI.

(Henriette arrive pâle, tremblante, dans le plus grand désordre : Henri la quitte pour aller s’appuyer contre une table ; il paroît excédé ; — elle veut parler, sa voix est étouffée par les sanglots.)

Germaine.

En bien, quelles nouvelles ?

Henriette.

Affreuses !… affreuses : nuls secours… nul appui, nuls renseignemens sur le malheureux Northel ; je ne pleurerai plus… je n’implorerai plus… mon cœur est révolté, ma raison perdue… toutes mes forces anéanties. — La misère, la honte, le malheur… l’inépuisable malheur !… voilà mon partage, voilà mon sort.

Germaine, effrayée.

Quel état ! quel égarement ! Qu’avez-vous donc appris ?

Henriette.

Rien : tout se tait, tout me fuit, tout m’abandonne : l’incertitude… l’insupportable incertitude m’enveloppe de ses noires ténèbres. — J’ai couru depuis ce matin, j’ai couru chez tous ceux que je croyois les amis de Northel ; — il n’en