l’enfant ; ne v’là-t-il pas un beau service que je vous ai rendu-là ?
Un beau service !… le premier qu’on ait voulu me rendre, le plus cher que je pusse recevoir dans ma détresse. — Mais parles, parles, mon ami ! achèves de rafraîchir ce cœur, desséché de crainte et d’ennui ; n’omets, je t’en conjure, n’omets aucun détail de cette intéressante commission.
Des détails ?… oh, des détails… J’ne vous en donnerons pas beaucoup, parce que… j’étions pressé, et que j’n’ons pas eu le temps. — (Northel s’afflige.) Mais, j’ons malgré cela, de bien bonnes choses à vous apprendre. D’abord, c’est que… comme j’vous le disois tout-à l’heure, j’ons vu votre femme, vos enfans ; ils s’portent bien ; ils sortent tous les jours pour tâcher de vous tirer d’ici ; ils espèrent beaucoup.
Ils espèrent ?
Oui, Citoyen, oui, ils espèrent ; — et en attendant, ils sont contens, tranquilles, rien ne les inquiète, rien ne leur manque ; ainsi…
Rien ne leur manque ! — Hélas, depuis six mois que je languis dans cette prison, comment ont-ils pu faire ? comment vivent-ils encore ? par quel coup de la providence…
N’faut jamais s’en défier, mon ami, n’faut jamais s’en défier. — Si vous êtes innocent, si vous l’êtes, les yeux au Ciel, la main sur le cœur, et t’nez-vous en paix. Elle a trouvé d’s’amis, vot’femme, elle en a trouvé, je vous en réponds. — (Il cherche ce qu’il va dire.) Elle a fait connoissance avec… une bonne voisine qui… la soutient, l’encourage… la console, lui prête de l’argent au besoin…