Page:Candeille - Le Commissionnaire.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Scène VII.

NORTHEL, CANGE, sortant de l’intérieur.
Cange.

M’en voilà quitte à la fin ! Voyons un peu maintenant, comment est-ce que je ferai pour mentir un petit moment. (Il tousse.) Hum, hum !

Northel, s’élançant sur la fenêtre.

Le voilà ! ah ! te voilà Cange ! Tu es venu bien tard ce matin !

Cange.

Dam ! — j’ons eu d’s’affaires… j’ons couru… Eh ben, qu’est-ce ? toujours du chagrin ? Voulez-vous ben ne pas vous laisser abattre comme ça.

Northel, le regardant en tremblant.

Non, mon ami, non, je ne suis point abattu : — je désirerois seulement savoir… si… tu as… pensé…

Cange, à part.

C’pauvre homme !

Northel.

Si ma femme… mes enfans…

Cange.

Allons, allons, pas tant d’émotion : — rassurez-vous, que diable… rassurez-vous. (se faisant effort.) Je les ai vus ; ils se portent bien.

Northel, avec transport.

Tu les as vus ?… ils se portent bien ?… Ah, grace, grace !… reconnoissance éternelle à l’ange de consolation qui a pris pitié de ma peine ! (Il tombe les bras passés autour de Cange.)

Cange.

Taisez-vous donc… taisez-vous donc… vous faites