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Catherine, intriguée.

Voyons, Charles, de quoi s’agit-il ?

Lussan.

Cette vieille tante chez laquelle je demeure… et de qui j’attends le peu de fortune qui m’est réservé.

Catherine.

Eh bien ?…

Lussan.

Elle veut me marier.

Catherine, extrêmement étonnée.

Vous ?

Lussan.

Moi-même.

Catherine.

Ah !… et vous venez me consulter là-dessus ?

Lussan.

Oui, Madame ; j’ai cru…

Catherine, avec une sorte de dépit.

Eh, mon Dieu ! mon cher ami, on n’a d’avis à prendre que de soi-même, en pareil cas. Votre tante veut vous marier, dites-vous, et cela vous chagrine ?… Non, non, mon ami, cela ne vous chagrine pas. Votre tante veut votre bien ; elle vous aime ; elle vous aura, sans doute, découvert une fantaisie pour quelque jeune fille bien fraîche, bien niaise, bien crédule, que vous adorerez le premier mois de votre union, que vous négligerez