Page:Candeille - Adalbert et Melanie - tome 1.djvu/243

Cette page n’a pas encore été corrigée

plus qu’on ne pense de la folie ; c’est au moins un véritable accès de démence. C’est une situation peut-être plus cruelle, parce qu’on raisonne encore et qu’on ne sauroit faire usage de sa raison. Mélanie se jugeoit coupable ; non-seulement elle ne trouvoit pas, mais ne elle cherchoit pas une excuse ; elle ne pensoit point à accuser son père d’oppression, de tyrannie ; mais plus elle croyoit sa colère juste, moins elle pouvoit se décider à chercher à l’apaiser. Elle vouloit s’éloigner de lui, elle qui ne l’avoit presque jamais quitté, qui avoit rarement passé un jour sans le voir ; et qui ne l’avoit jamais revu sans un véritable plaisir ! L’idée de lui désobéir n’entroit pas dans son esprit ; mais il lui sembloit qu’en gagnant