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eurent à composer leur visage en remarquant l’altération de celui de la reine[1].


La reine recevait avec beaucoup de grâces et de dignité ; mais il arrive très-souvent aux grands de répéter les mêmes questions, la stérilité des idées étant bien pardonnable dans des réceptions publiques où on a si peu de choses à dire. Une ambassadrice fit sentir à cette princesse qu’elle ne se prêtait pas à ses distractions sur ce qui la concernait. Cette dame était grosse, et, malgré son état, elle se présentait assidûment chez la reine qui, toutes les fois qu’elle la voyait, lui demandait si elle était grosse, et, après la réponse affirmative,

  1. Madame de Pompadour possédait plusieurs talens ; elle maniait également bien le crayon et le burin. On a d’elle plusieurs gravures sur cuivre et sur pierres fines. Elle composa, et l’on ajoute qu’elle exécuta même une suite de sujets destinés à consacrer les événemens les plus célèbres du règne de Louis XV. C’était à cette époque une rare faveur que de recevoir la collection des gravures de madame de Pompadour. Si quelques écrivains contestent encore ses succès comme artiste en ce genre, tout le monde est d’accord sur ses talens en musique. Sa voix était belle, sonore, étendue ; elle se plaisait à la faire briller dans des concerts où les meilleurs artistes et les plus grands seigneurs faisaient leur partie. Voyez, à ce sujet, des détails curieux sous la lettre (K).
    (Note de l’édit.)