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insensiblement, et une petite toux sèche annonçait que l’humeur répercutée était retombée sur les poumons. Quelques personnes le soupçonnaient aussi d’avoir pris des acides en très-grande quantité pour se faire maigrir. Cet état cependant n’était pas assez grave pour alarmer, lorsqu’au mois de juillet 1764, il y eut un camp à Compiègne. Le dauphin passa des revues, mit beaucoup d’activité à s’acquitter de ses devoirs : on remarqua même qu’il avait cherché à obtenir l’attachement de l’armée. Il présenta la dauphine aux soldats, en disant, avec une simplicité qui fit, à cette époque, une grande sensation : « Mes enfans, voici ma femme. » Rentrant assez tard à cheval à Compiègne, il eut froid ; la chaleur du jour avait été extrême ; le prince avait eu ses habits imbibés de sueur. Une maladie suivit cet accident ; ses crachats étaient rouillés. Son premier médecin demandait la saignée, les médecins consultans insistèrent pour la purgation et l’emportèrent. La pleurésie mal guérie prit et conserva tous les symptômes de la pulmonie ; le dauphin languit depuis cette époque jusqu’en décembre 1765, et mourut à Fontainebleau où la cour, à raison de son état, avait prolongé son séjour qui se terminait ordinairement au 2 novembre[1].

  1. Le récit que contient la Biographie universelle est tout-à-fait conforme à celui de madame Campan.

    « Des études littéraires, les soins d’une épouse distinguée par