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verneurs de province, maréchaux, ses parens qui finiront par environner le roi, et faire trembler ses ministres. »

» Madame avait l’extrait de cette lettre que lui avait remis M. Jeannel qui avait toute la confiance du roi. Il n’avait pas manqué d’examiner attentivement la mine que le maître avait faite en lisant cette lettre, et il vit qu’il avait senti la vérité des raisonnemens du conseiller, qui n’était point frondeur. Madame me dit quelque temps après : « La fière marquise s’est conduite comme mademoiselle Deschamps ; et elle est éconduite. » (Journal de madame du Hausset.)


Note (K), page 63.

« La correspondance secrète, dit Soulavie, occupe le roi dont l’apathie augmente avec les années. Madame de Pompadour travaille d’une autre manière, dans ces circonstances, à égayer le roi dans sa mélancolie. David adoucissait les fureurs de Saül avec sa musique ; madame de Pompadour en a imaginé une pour relever Louis XV de sa misanthropie. Pendant la semaine sainte, madame de Pompadour invitait le roi, depuis plusieurs années, à venir dans ses appartemens assister à des concerts spirituels qu’elle lui donnait. Dans les grands motets, on entendait des voix choisies parmi les plus grands talens de la capitale, jointes aux musiciens du théâtre des petits cabinets. Madame de Pompadour, madame de l’Hôpital, mademoiselle Fel, M. d’Ayen fils, Jelyotte, célèbres musiciens, M. le vicomte de Rohan, madame de La Salle, chantaient : on y distinguait madame Marchais qui était de toutes ces parties. » (Anecdotes du règne de Louis XVI, T. II.)


Madame de Pompadour jouait aussi la comédie, mais avec moins de succès, si l’on en juge par ce passage des Mémoires de Collé.


« Le mercredi, 27 janvier 1751, madame de Pompadour re-