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tradictions, les absurdités, les conséquences abominables qu’entraînerait l’admission d’un fait, sans lequel cependant les autres sont invraisemblables et s’écroulent. Il y a toute apparence que, s’il y a eu des assassins, ce sont les médecins. » (Mém. hist. et politiq. du règne de Louis XVI, par Soulavie, tome I.)


Note (H), page 53.

« Après les premiers momens que la nature abandonne à la douleur, madame la dauphine voulut s’occuper sérieusement de la tâche qu’elle s’était imposée. Elle avait soigneusement recueilli tous les manuscrits, les extraits, les notes de son époux, surtout ceux que ce bon prince avait étiquetés de sa main : Papiers pour l’instruction de mon fils de Berri. Madame la dauphine, qui les appelait son trésor, fit choix de plusieurs personnes pour les mettre en ordre. Son confesseur, l’abbé Collet, qui l’avait été de son mari, lui donna un de ses amis pour être à la tête de ce travail ; et l’on dressa, en peu de temps, un plan d’éducation méthodique, dont les manuscrits originaux de M. le dauphin formaient la base.

» Les cahiers étaient remis successivement à madame la dauphine, à mesure qu’on les composait. Elle avait chargé un nommé Pomiez, aujourd’hui secrétaire de M. le comte de Lusace, de les prendre chaque semaine et de les lui remettre en mains propres, avec la défense la plus expresse d’en parler à qui que ce soit, parce qu’elle voulait en prévenir elle-même le duc de La Vauguyon qu’elle regardait comme incapable, et cependant à qui elle ne voulait pas déplaire. Mais elle avait résolu de ne lui en parler qu’au moment où elle entamerait ce nouveau plan d’éducation qu’elle commencerait à exécuter aux fêtes de Noël 1766, parce que l’année de deuil expirait alors, et qu’il ne fallait certainement pas moins de temps pour se familiariser avec un genre de travail, qui, jusqu’alors, lui avait été absolument étranger.

» Cette mère tendre se faisait dans cette occupation un devoir