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demanda l’exécution des lois contre la prostitution publique. On s’attendait tous les jours à voir les trois dames précitées condamnées aux peines portées par nos lois anciennes. Le libertinage du siècle était plus puissant. » (Mém. hist. du règne de Louis XVI, par Soulavie, tome VI.)


Note (E), page 46.

« L’hermitage de madame de Pompadour avait été bâti depuis quelques années aux frais du Trésor royal, pour servir aux menus-plaisirs du roi et de sa favorite. Le peuple, dont elle était haïe et méprisée, en voyant bâtir cette habitation, en avait murmuré très-hautement. Le bâtiment et le jardin occupaient une très-grande place dans le parc de Versailles, sur la route de Saint-Germain ; et le peuple n’a jamais enduré avec patience qu’on diminuât le local de ses promenades ou de ses plaisirs. On n’a pas dit que le roi fût instruit des vues et des soins officieux de madame de Pompadour : le roi toutefois ne pouvait guère présumer que sa favorite ignorât les détails d’une liaison qui était connue de toute la cour (avec une jeune personne qui n’est pas nommée dans l’ouvrage) ; mais il lui sut gré d’avoir cherché à l’obliger de si bonne grâce, et des formes de sa délicatesse et de sa prudence, en sorte qu’à mesure que le roi perdait ses inclinations sensuelles pour madame de Pompadour, son amitié pour elle semblait en augmenter. Il accepta donc la restitution de l’Hermitage avec d’autant plus d’empressement, qu’il n’y avait dans les environs aucun local propre à remplir ses vues sur mademoiselle de ***.

» Telle fut l’origine du fameux Parc-aux-Cerfs.

» L’imagination ne peut se représenter rien de si agréable que la petite maison de madame de Pompadour. L’artiste qui avait présidé à son embellissement, en avait conservé l’air champêtre et les agrémens qu’elle tenait de la nature. Au dehors elle ressemblait en quelque sorte à la maison d’un fermier. L’in-