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À la mort de la reine Marie Leckzinska, M. Campan, depuis secrétaire du cabinet de la reine Marie-Antoinette, alors officier de la chambre, ayant rempli plusieurs fonctions de confiance au moment du décès de la princesse, le roi demanda à madame Adélaïde comment il pouvait le récompenser. Elle le pria de créer en sa faveur une charge de maître de la garde-robe dans sa maison, avec mille écus d’appointemens. « Je le veux bien, dit le roi, ce sera un titre honorable ; mais dites à Campan qu’il n’en fasse pas pour un écu de dépense de plus dans son ménage, car vous verrez qu’ils ne le paieront pas[1]. »

    Il ne connaît pas ce pays-ci : il verra.... Quand on lui parlait de projets pour renforcer la marine, il disait : « Voilà vingt fois que j’en entends parler, jamais la France n’aura de marine, je crois. » C’est M. de Marigny qui m’a dit cela. »

    (Note de l’édit.)

  1. « Le chevalier de Montbarrey était fort aimé du feu roi Louis XV. Un de ses amis, qui vivait depuis long-temps en province, persuadé qu’un homme qui est bien traité du roi peut tout obtenir, lui écrivit pour l’engager à lui faire donner une place qui eût fait sa fortune. Le chevalier de Montbarrey lui répondit : « Si jamais le roi prend du crédit, je vous promets de lui demander ce que vous désirez. » (Souvenirs de Félicie.)
    (Note de l’édit.)