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le vœu que je formais d’être auprès de ma chère Zoé ; dès le lendemain, il a obtenu du maréchal duc de ..... la promesse d’écrire à monseigneur le Grand-Chancelier, pour faire placer mon nom sur la prochaine liste des prétendantes au titre d’élève de la maison d’Écouen.

Ce travail doit incessamment être envoyé de Paris en Allemagne ; Napoléon n’interrompt pas les travaux de ses conseils, même pendant les plus pénibles campagnes : j’ose donc me flatter d’avoir ma lettre de nomination avant la fin de la belle saison. Ce qui rend mon bonheur complet, c’est de voir ma mère partager ma satisfaction. En peu de minutes, nous avons fait tous nos arrangemens ; nous partons la semaine prochaine pour le château de madame de ....... Une de ses nièces vient de se marier ; elle se rend à Paris dans le mois d’août, et consentira sûrement à nous y mener. Adresse donc tes lettres à Clermont.

Quelle joie, ma chère et bonne Zoé ! je vais t’embrasser, je vais revoir l’amie la plus tendrement chérie ; retrouver toutes les qualités aimables qu’elle doit à la nature, embellies par le développement de sa raison !

Adieu, présente mon respect à madame la Surintendante ; ma mère aura l’honneur de lui écrire pour lui annoncer qu’une fois encore je jouirai de l’avantage de vivre auprès d’elle et de recevoir ses leçons avec respect et une tendresse filiale.