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Ce nom de père, prononcé au milieu de cette foule d’enfans qui doivent à Napoléon le bien inappréciable d’une bonne éducation ; cette réunion de jeunes filles dont les pères ont glorieusement terminé leur carrière, ou servent encore sous ses drapeaux, tout cela parut lui causer une vive impression ; son émotion se peignit sur ses traits : nous l’avons toutes remarquée.

À la fin de la ronde, Napoléon ordonna à madame la Directrice de lui nommer les quatre demoiselles les plus distinguées par leur instruction et par leur soumission. Elle fut embarrassée, sans doute ; un pareil choix est à la fois doux et pénible à faire : cependant le mérite et l’âge l’ont décidée, et nous y avons toutes applaudi. « Je donne à ces quatre demoiselles, dit-il, une pension de 400 fr. comme preuve de ma satisfaction. » Les élèves allèrent ensuite se mettre à table. Napoléon entra dans le réfectoire, et se trouva au-dessous de la chaire lorsque l’élève qui était lectrice termina le Benedicite par des vœux pour lui. Il releva la tête vers elle, et voulut bien la saluer avec autant de bonté que de grâce. Il fit ensuite quelques questions sur les repas : il demanda quel était le régal aux jours de fête ; madame la Directrice répondit que c’étaient des tartes ou des crèmes. « Eh bien ! di-

    le soir d’un jour où il avait remporté une victoire, existent entre les mains de S. E. le grand-chancelier.