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Écouen, arriva heureusement quelques minutes avant lui.

À midi et demi, sa voiture entra dans la cour. Il était accompagné de S. A. le prince de Neufchâtel ; les autres personnes de sa suite étaient dans une seconde voiture. Son Excellence le Grand-Chancelier et madame la Directrice reçurent le fondateur d’Écouen sous la voûte d’entrée. Il parcourut d’abord les réfectoires et les classes du rez-de-chaussée ; il interrogea quelques petites sur plusieurs choses fort simples : elles répondirent très-juste et furent peu troublées. Napoléon examina les bas que les petites élèves tricotaient ; il les ouvrit, y passa la main, et les inspecta comme l’aurait pu faire une bonne ménagère. Pendant que Napoléon visitait les dortoirs, l’atelier de dessin, l’infirmerie, la pharmacie, on nous faisait toutes placer à la chapelle ; le clergé se rendit à la porte avec la croix pour le recevoir et le haranguer ; le discours du premier aumônier fut simple et très-touchant. Napoléon alla s’agenouiller à la place qui lui était destinée dans la chapelle ; il se leva lorsque nous commençâmes une prière qu’il n’avait pas encore entendu chanter par un si grand nombre de jeunes voix, et qui parut lui faire plaisir. En sortant de la chapelle, notre bienfaiteur alla examiner la terrasse du nord. On nous avait fait passer sur la plate-forme qui sépare le château du bois ; nous y formions deux haies qui se prolongeaient jusqu’au commencement du parc : « Je ne passe pas souvent