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LETTRE XXXIII.

Zoé à Élisa.

Écouen, ce 7 octobre 1808.

Combien je te sais gré, ma chère Élisa, d’avoir pris la peine de copier les deux lettres de ton oncle ! J’ai bien senti en les lisant qu’il était impossible d’en faire le sacrifice, même pour quelque temps. Que de charmes, que de choses utiles sont réunis dans ta correspondance ! Laisse-le-moi répéter, je te dois mon bonheur actuel, et je te devrai mes bonnes qualités.

L’inspection de madame la Directrice a eu lieu les 5, 6 et 7 de ce mois. On a employé une journée pour chaque division. J’ai obtenu cinq cartes de contentement : j’en fais partir quatre pour Valence et je t’envoie la cinquième. C’est un hommage que je te devais, mon Élisa ; tu as été ma plus précieuse institutrice ; sans tes avis, les soins des maîtresses m’eussent été inutiles. Jamais il n’entrera à Écouen de jeune fille plus ignorante, plus présomptueuse, moins disposée à s’instruire, plus ennuyée, je puis dire plus révoltée, que ta pauvre Zoé. Par la bonté que tu as mise à m’éclairer, tu as fait disparaître