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Si cette religion, que vous rejetez parce qu’elle gêne vos habitudes vicieuses, procure de si grands avantages, insensés que vous êtes ! pourquoi ne la point conserver pour vous-mêmes ? Et si vous croyez nécessaire à votre repos qu’elle réside dans le peuple, ne faut-il pas lui en donner l’exemple ?

Si vous êtes jamais mère de famille, ma chère Élisa, n’espérez pas de vos enfans et de vos serviteurs la pratique de vertus que vous n’auriez pas, et souvenez-vous que plus les exemples du bien et du mal partent des personnes d’un rang élevé, plus ils sont frappans, nuisibles ou utiles au bonheur de la société.

Restez toujours ferme dans vos principes religieux ; méprisez les railleries imprudentes des hommes, et vous acquerrez l’estime de ceux même qui d’abord auraient voulu vous faire goûter leurs funestes systèmes.