Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 3.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.

neur des Invalides, sa femme, sa fille et une partie de ses gens, furent arrêtés, parce que mademoiselle de La Serre, venue le jour même de son couvent, pour passer le temps de la fête des rois en famille, dit, dans le salon de son père, quand on apporta cette nouvelle de Versailles : « Cela n’est pas surprenant, j’ai entendu dire à la mère N… que cela ne pouvait manquer, parce que le roi n’aimait pas assez la religion. » La mère N…, le directeur et plusieurs religieuses de ce couvent furent interrogés par le lieutenant de police. Une malveillance, entretenue dans le public par les partisans de Port-Royal et par les adeptes de la nouvelle secte des philosophes, ne cachait pas les soupçons qu’ils faisaient tomber sur les jésuites ; et bien certainement, quoiqu’il n’y eût pas la moindre preuve contre cet ordre, l’événement de l’assassinat du roi servit le parti qui, peu d’années après, obtint

    faveur de madame de Pompadour, a placé dans cet ouvrage une notice qui lui avait été communiquée sur l’assassinat du roi. Les détails qu’elle contient s’accordent avec ceux que donne ici madame Campan sur la consternation dont les esprits étaient frappés.

    À l’extrait de cette notice seront joints, dans les éclaircissemens lettre (B), des faits curieux, racontés par madame du Hausset, sur la disgrâce momentanée de madame de Pompadour après l’assassinat de Louis XV, sur le rétablissement du roi et le triomphe de la favorite.

    (Note de l’édit.)