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retraçaient peut-être les charmes de cette fausse gaieté qui vous avait séduite, tandis qu’un conseil de parens protecteurs délibérait sur les moyens de vous préserver des piéges qui pourraient être dressés sous vos pas. Ma décision, ma chère Élisa, ne pourra sûrement pas vous déplaire. Le bonheur que vous trouvez à vivre auprès de moi, l’habitude précieuse que vous avez contractée d’occuper tous les instans de votre journée, doivent écarter de votre pensée la crainte de l’ennui ; et dans cette disposition, bien qu’elle soit un peu sévère, vous ne verrez, j’espère, aucune intention de vous punir, mais seulement le désir de vous éloigner d’amies dangereuses et qui vous auront bientôt oubliée.

Adieu, mon Élisa ; quelque temps encore, et je me retrouverai, sur votre conduite future, dans cet état de parfaite confiance où j’étais avant cette alarmante journée.