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triste et si sévère à la fois, que cela détruisit tout-à-coup l’illusion qui m’avait séduite tout le jour, et me fit voir de combien d’inconséquences je m’étais rendue coupable.

Ma mère ne me parla point pendant que nous fûmes en voiture ; et je n’osai point risquer de lui adresser la parole. Quand nous fûmes arrivées, elle m’embrassa tristement ; et le lendemain, lorsque nous quittâmes Fréville, mon oncle nous conduisit jusqu’à notre carriole, et me remit, à l’instant que j’y montais, la lettre que je t’envoie.

Adieu, ma Zoé ; en lisant le récit de mes folies, songe un peu à la sincérité que je mets à te les confier.