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sur leurs cannes, et des bonnes d’enfans. Je fus bientôt lasse, je demandai à me reposer, puis à m’en aller.

Il ne nous est rien arrivé en route qui mérite la peine d’être raconté. Demain nous serons présentées à M. le Grand-Chancelier, et de-là nous irons voir la duchesse de .....

Ma mère a dîné aujourd’hui chez un ancien ami de mon père, qui a sa fille à Écouen. On espérait me faire connaître cette nouvelle compagne, mais on n’a pu obtenir la permission de la faire sortir. Je me suis récriée sur cette sévérité, et je m’en suis bien repentie. Il y avait dans le cercle une vieille dame, élève de Saint-Cyr, qui a beaucoup applaudi à cette mesure rigoureuse, et qui en a dit, en a dit..... Ces vieilles femmes sont impatientantes, au point que je ne puis les souffrir. Je parie que je vais trouver à Écouen trente ou quarante vieilles têtes, cela me fait trembler d’avance. À demain ma visite chez la duchesse de ....., et à demain mon entrée dans la maison impériale ; car le même carrosse de louage nous mène à midi chez le Grand-Chancelier, à une heure chez cette dame, et de chez elle, nous partons pour Écouen ; je t’écrirai en arrivant.

Adieu, mon Élisa ; j’espère trouver plusieurs de tes lettres dans le triste château que je vais habiter.