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P.-D. Berthollet-Campan et M. Hardivilliers eurent un fils et une fille : cette dernière mourut au berceau. Il ne leur resta donc qu’un fils unique, votre grand-père, dont vous devez parfaitement vous souvenir. Ils le firent élever dans un des meilleurs colléges de Paris ; il s’y distingua dans ses études, remporta beaucoup de prix, et conserva toute sa vie un goût très-prononcé pour la littérature ; il fit même imprimer, dans sa grande jeunesse, deux ou trois romans qui furent distingués de la foule immense de ces sortes d’ouvrages. Il faisait des vers facilement, aimait beaucoup les arts et les talens, et a eu le bonheur de leur être souvent utile, lorsqu’à la fin de sa carrière, il se trouva rangé au nombre des personnes favorisées par Marie-Antoinette. Lorsqu’il eut fini ses études, M. Duverney le plaça, comme employé, dans l’administration des vivres. Il y avança promptement, tant par la bonne volonté de son chef, que par ses propres talens ; et il était arrivé au grade d’inspecteur des vivres, lorsque son père, sentant que sa santé ne lui permettait plus de remplir ses fonctions à la cour, le fit revenir du blocus de Prague, en 174… et le fit pourvoir de sa survivance.

Déjà votre aïeul avait, par ses économies, accumulé une fortune assez honnête pour que son fils unique passât pour un très-bon parti.

Votre grand-père possédait un très-gros revenu, et jusqu’à l’âge de sept ans vos yeux ont dû être frappés de tout l’éclat de la fortune. Mais tous ces