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SUR UN PORTRAIT

DE MARIE-THÉRÈSE.

Une dame acheta, à la vente du marquis de Marigny, un très-grand portrait en miniature de l’impératrice Marie-Thérèse. Il était encadré dans du cuivre doré, et, derrière le cadre, le frère de la marquise avait fait graver ces mots : « L’impératrice-reine fit présent de ce portrait à ma sœur ; il était entouré de superbes diamans du Brésil. » Cette dame crut offrir à la reine une chose qui lui serait agréable, elle se trompa : Sa Majesté crut ne pas devoir paraître insensible à son attention ; mais, lorsque cette dame fut retirée, la reine me dit : « Cachez-moi bien vite cette preuve de la politique de ma mère : peut-être lui dois-je en partie l’honneur d’être reine de France ; mais, en vérité, les souverains sont quelquefois contraints à trop de bassesses. »