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RÉPONSE

À M. DE LACRETELLE LE JEUNE,

AU SUJET DE SON OUVRAGE.

La lettre, Monsieur, que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, m’est parvenue à la terre de Coudreaux, chez la duchesse d’Elchingen, où j’étais allée passer quelques jours. Vous ne me donnez pas votre adresse ; cependant je veux avoir l’honneur de vous remercier de la manière si obligeante dont vous m’avez écrit, pour quelques réflexions que je me suis permis de vous faire parvenir sur votre Histoire de France.

Tout le monde devrait s’empresser de communiquer des faits certains à un auteur qui sait les rendre si intéressans, les enchaîner avec tant d’art, les écrire avec tant de goût, et en tirer de si justes et de si lumineuses conséquences ; mais, en vous occupant de l’histoire en général, vous devez avoir étudié, Monsieur, celle du cœur humain ; vous devez avoir observé cette insouciance constante pour le succès des plus louables entreprises, qui n’est égalée que par une disposition aussi persévérante à les critiquer. Je pense donc que vous auriez dû ne pas attendre des lumières utiles, mais vous donner plus de peine pour les obtenir. Le baron de