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Mesdames fussent sorties de France, et voir ensuite si le projet pourrait s’accorder avec ceux du dehors[1].


  1. Au retour d’un voyage de Saint-Cloud, le roi écrivait à la duchesse de Polignac :

    « J’arrive de la campagne ; l’air nous a fait du bien ; mais que ce séjour nous a paru changé ! Le salon du déjeuner, qu’il était triste ! Aucun de vous n’y était. Je ne perds pas l’espoir de nous y retrouver ensemble : dans quel temps ? je l’ignore. Que de choses nous aurons à nous dire ! La santé de votre amie se soutient malgré toutes les peines qui l’accablent. Adieu, Madame la duchesse, parlez de moi à votre mari, et à tout ce qui vous entoure. Dites-vous bien que je ne serai heureux que le jour où je me retrouverai avec mes anciens amis. »

    « Plus la première Assemblée nationale avançait dans ses travaux, ajoute Montjoie qui rapporte cette lettre, et plus la reine se voyait malheureuse. On en a une preuve dans ce peu de mots d’un autre billet de Louis XVI à madame la duchesse de Polignac :

    « Depuis dix-huit mois, il n’y a ici que des choses bien tristes à voir et à entendre : on ne prend pas d’humeur, mais on est peiné, attristé d’être contrarié partout, et surtout d’être mal jugé. »

    Dans une première lettre du roi à la duchesse, on trouve ces mots :

    « Votre amie est malheureuse et bien mal jugée ; mais je me flatte qu’un jour on lui rendra justice. Cependant les méchans sont bien actifs ; on les croit plus que les bons ; vous en êtes bien une preuve. » (Histoire de Marie-Antoinette, par Montjoie, page 262.)

    (Note de l’édit.)