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ment libres, que sous le règne d’un prince éclairé, juste et bienfaisant. » (Corresp. secrète de la cour de Louis XVI.)


Note (M), page 124.

« La seule passion que Louis XVI ait jamais développée, est celle de la chasse ; elle l’occupait tellement, qu’en montant dans ses petits appartemens, après le 10 août, à Versailles, j’ai vu sur l’escalier six tableaux où l’on trouvait les états de toutes ses chasses, soit quand il était dauphin, soit quand il fut roi. On y voyait le nombre, l’espèce et la qualité du gibier qu’il avait tué à chaque partie de chasse, avec des récapitulations pour chaque mois, chaque saison et chaque année de son règne.

L’intérieur de ses petits appartemens était ainsi distribué : un salon orné de dorures offrait en évidence les gravures qui lui avaient été dédiées ; les dessins de canaux qu’il avait fait creuser ; le relief de celui de Bourgogne ; le plan des cônes et travaux de Cherbourg.

La salle supérieure renfermait son magasin de cartes géographiques, ses sphères, ses globes et son cabinet de géographie. On y voyait les dessins des cartes qu’il avait commencées et ceux des cartes qu’il avait finies. Il était habile dans l’art de les laver. Sa mémoire géographique était prodigieuse.

Au-dessus était la salle du tour et des menuiseries, meublée d’instrumens ingénieux sur l’art de travailler le bois. Il en avait hérité de Louis XV, et il s’occupait lui-même avec Duret de les conserver propres et luisans.

Au-dessus était la bibliothèque des livres publiés sous son règne. Les heures et les livres manuscrits d’Anne de Bretagne, de François Ier, des derniers Valois, de Louis XIV, de Louis XV et du dauphin, formaient la grande bibliothèque, héréditaire du château. Louis XVI avait placé séparément, et dans deux cabinets qui se communiquaient,