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femme restait assise au pied de son lit jusqu’à l’arrivée de Sa Majesté, pour reconduire, comme le matin, le service du roi, et mettre le verrou après leur sortie. Le réveil de la reine était habituellement à huit heures, son déjeuner à neuf, souvent dans son lit, quelquefois debout, sur une petite table en face de son canapé.

Pour détailler convenablement le service intérieur de la reine, il faut rappeler que toute espèce de service était honneur, et n’avait pas même d’autre dénomination. Rendre les honneurs du service était présenter le service à une charge d’un grade supérieur qui arrivait au moment où on allait s’en acquitter ; ainsi, en supposant que la reine eût demandé un verre d’eau, le garçon de la chambre présentait à la première femme une soucoupe de vermeil, sur laquelle étaient placés un gobelet couvert et une petite carafe ; mais la dame d’honneur survenant, elle était obligée de lui présenter la soucoupe, et si Madame ou madame la comtesse d’Artois entrait en ce moment, la soucoupe passait encore des mains de la dame d’honneur dans celles de la princesse, avant d’arriver à la reine. Il faut observer cependant que s’il était entré une princesse du sang, au lieu d’une personne de la famille même, le service passait directement de la première femme à la princesse du sang, la dame d’honneur étant dispensée de le rendre, à moins que ce ne fût aux princesses de la famille royale. On ne présentait rien di-