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point voulu reconnaître l’authenticité du récit véritable. Chacun s’est appuyé de l’autorité de Voltaire, et l’on se plaît encore à croire qu’un frère adultérin ou jumeau de Louis XIV, a vécu nombre d’années en prison, en portant un masque sur la figure. L’incident bizarre de ce masque provient peut-être de l’usage qu’avaient autrefois les femmes et les hommes, en Italie, de porter un masque de velours quand ils s’exposaient au soleil. Il est possible que le captif italien se soit quelquefois montré sur une terrasse de sa prison le visage ainsi couvert. Quant à une assiette d’argent que ce célèbre prisonnier aurait jetée par la fenêtre, il est connu que la chose est arrivée, mais à Valzin. C’est du temps du cardinal de Richelieu. On a joint cette anecdote aux faussetés inventées sur le prisonnier piémontais.

Ce fut aussi dans cette revue des papiers de Louis XV, que son petit-fils trouva des détails très-curieux sur son trésor particulier. Des intérêts dans les différentes compagnies de finances lui formaient un revenu, et avaient fini par produire un capital assez considérable dont le roi disposait pour ses dépenses secrètes. Le roi réunit ces différens titres, et en fit don à M. Thierry de Villedavray, son premier valet de chambre.

La reine désirait assurer le bonheur des princesses, filles de Louis XV. On avait pour elles la plus grande vénération. Elle contribua à cette époque à leur faire assurer un revenu qui pût leur procurer