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de la mode ; elle ne changea, comme cela arrive toujours, que par la seule influence de l’inconstance et du temps.

L’habillement de la princesse était un chef-d’œuvre d’étiquette ; tout y était réglé. La dame d’honneur et la dame d’atours, toutes deux si elles s’y trouvaient ensemble, aidées de la première femme et de deux femmes ordinaires, faisaient le service principal ; mais il y avait entre elles des distinctions[1]. La dame d’atours passait le jupon, présentait la robe. La dame d’honneur versait l’eau pour laver les mains et passait la chemise. Lorsqu’une princesse de la famille royale se trouvait à l’habillement, la dame d’honneur lui cédait cette dernière fonction, mais ne la cédait pas directement aux princesses du sang ; dans ce cas, la dame d’honneur remettait la chemise à la première femme qui la présentait à la princesse du sang. Chacune de ces dames observait scrupuleu-

  1. La distinction entre le service d’honneur et le service ordinaire peut s’établir aisément. J’ai le droit de faire, dit avec arrogance le service d’honneur. C’est à vous à faire, c’est à vous à suivre, répond avec humeur le service ordinaire. Entre ces prétentions ridicules et contradictoires de gens qui ont le droit d’agir et qui n’agissent point, et de gens qui devraient agir et qui ne veulent pas, il pourrait arriver que les princes fussent fort mal servis. Madame Campan s’est, au reste donné la peine de recueillir des détails sur le service ordinaire de la reine de France. On les trouvera au nombre des éclaircissemens imprimés dans le même caractère que le texte [*].
    (Note de l’édit.)