’ai vécu près de cinq ans à Mantes,
dans l’intimité de madame Campan. Je ne l’ai point quittée dans le cours de
sa maladie. J’avais promis à plusieurs
de ses anciennes élèves d’écrire une relation
de ses derniers momens. Je sentais
que ce triste récit, en nourrissant
leur douleur, s’accorderait avec mes justes
et profonds regrets.
Long-temps j’ai manqué de loisirs pour m’en occuper, et lorsqu’enfin j’ai voulu mettre en ordre les notes que j’avais recueillies, j’ai trouvé qu’elles renfermaient une foule d’anecdotes qui m’ont paru curieuses, et plus d’une révélation piquante. Si le public accueille favorablement celles que renferme ce Journal, ce sera un encouragement pour faire paraître la suite.
Madame Campan avait prodigieusement vu et entendu. À dater de la fin