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LES BELLINI.

sur celle de son frère. L’empereur lui confrère, dès 1469, le titre de comte palatin : il devient, en 1474, le peintre officiel de la République, chargé de restaurer la salle du Grand Conseil. Et lorsque, cinq ans plus tard, le sultan Mahomet II prie le doge de lui envoyer son meilleur artiste, c’est encore lui qui est choisi. Giovanni lui succède dans sa charge.

Vers 1480, Gentile une fois revenu de Constantinople, les deux frères travaillent ensemble aux peintures de la salle du Grand Conseil qui doivent remplacer les fresques de Pisanello et de Gentile da Fabriano. Des vingt-deux sujets commandés, Gentile en exécuta au moins six. Giovanni cinq. Ce dernier fut nommé, vers cette époque, peintre officiel de la République et, dès lors, sa réputation égale et éclipse même, jusqu’à un certain point, celle de son frère.

Les deux Bellini restent en contact intime jusqu’en 1492, date à laquelle Gentile propose, en leur nom collectif, de renouveler la décoration de la Scuola di San Marco, détruite par un incendie. Lorsqu’il commença cette œuvre, en 1504, il fut obligé de se passer de la collaboration fraternelle. Cette défection dut irriter quelque peu sa susceptibilité, car, trois ans plus tard, dans son testament, il lègue à Giovanni les livres de dessins de Jacopo, à condition qu’il mette la dernière main au Prêche de Saint Marc, resté inachevé. Au cas où ce travail ne serait pas accompli, les dessins devaient aller à sa veuve.

C’est la seule trace de mésintelligence que nous puis-