Page:Cammaerts - Les Bellini, Laurens.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
LES BELLINI.

C’est la dernière date à laquelle les annales de Venise fassent mention de « Jacomo Bellini ».

Avant de terminer avec lui, il nous faut dire un moi des deux Madones signées, seuls exemplaires authentiques qui nous restent de sa peinture.

La Madone de l’Académie de Venise (p. 29) provenant de la Scuola di San Giovanni Evangelista est, sans doute, postérieure à 1437, date de l’entrée du peintre dans cette corporation.

L’ensemble des couleurs est d’une grande sobriété. Les étoffes et les têtes d’anges, dans le fond, sont rehaussées d’or, à la manière de Gentile da Fabriano. Le manteau de la Vierge est d’un bleu changeant, se détachant sur le bleu vert du fond ; la même harmonie de nuances se remarque entre la robe rouge de l’enfant et le coussin, d’un rouge plus foncé, sur lequel il est assis.

La Madone de la galerie Tadini, à Lovere, rappelle, par l’ensemble de la composition, une esquisse du recueil du Louvre. Elle pourrait donc dater de 1440-1450. Elle provient du cloître vénitien du Corpus Domini. L’enfant, cette fois, est nu, debout sur la balustrade qui forme la base du tableau, et la Vierge apparaît de face, la tête presque droite. L’or est employé avec plus de discrétion encore ; son usage est limité à la couronne, aux auréoles et à la broche qui retient les plis souples du manteau bleu de ta Vierge. L’influence de Gentile da Fabriano n’apparaît plus que dans le type de la Madone, dans la