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LE BEAU RÉVEIL


Qu’il semble que pour nous, dès ici-bas commence

La Pâque de l’Éternité ! »

Et Pierre Nothomb :

 « Je voudrais pleurer, tant la joie
Gonfle mon cœur, remplit ma voix,
— Et je chante comme autrefois
Et comme ce verger, je ploie
Sous les fleurs blanches de ma joie ! »

On n’appréciera jamais assez le bienfait de cette joie-là. Elle donne une impression d’état de grâce ; elle est limpide et lustrale. Et comme une eau miraculeuse, elle a guéri et rasséréné bien des âmes. Plus communicative, plus bienfaisante encore est la noble joie qui déborde des Odes claudéliennes. C’est l’ivresse de posséder la Vérité divine, par la foi ; joie vraiment apologétique, qui donne envie aux âmes souffrant du doute, de posséder aussi cette foi qui donne une telle jouissance dans la certitude.

— « Soyez béni, mon Dieu, qui m’avez délivré des idoles

Et qui faites que je n’adore que vous seul…

— Seigneur, vous m’avez appelé par mon nom… Et voici que Vous êtes Quelqu’un, tout-à-coup !…

— Seigneur, je vous ai trouvé ; …

Soyez béni, mon Dieu, qui m’avez délivré de la mort !

— … Tout s’est tu, mais l’Esprit qui contient toute chose, ne se contient pas en moi.

L’Esprit qui tient toute chose ensemble a la science de la voix.