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LA LITTÉRATURE ET LA GUERRE

vites, parmi lesquels 55 officiers de la Grande-Guerre (1 colonel, 1 commandant, 6 capitaines, 16 lieutenants, 26 sous-lieutenants, 1 médecin-major, 4 officiers de marine), plusieurs industriels et commerçants, 37 étudiants de l’Université, 2 membres de la C. G. T. convertis.

La guerre a donné aux chrétiens de forte trempe l’occasion de contrôler la valeur de leurs principes et d’en prouver l’excellence.

Une haute personnalité de France aurait dit : « La jeune génération catholique, nous l’enterrerons dans les tranchées ! » Et nombreux sont, en effet, ceux de la « génération sacrifiée » dont la tranchée fut le tombeau. Mais le calcul de la franc-maçonnerie est vain. A-t-elle oublié le mot de Tertullien : « sanguis martyrum semen christianorum » ? « Ah ! s’écrie Eymieu, ah ! vous les avez enterrés dans les tranchées ! Mais c’est du bon grain : vous en avez fait des semailles ! Et la moisson va lever, belle et drue ! Ah ! vous leur avez fermé la bouche avec la mitraille des ennemis ! Trop tard : leur parole était lancée, l’écho en courait dans l’air, et leur exemple, appuyant leur leçon, la renforce ; la mort en consacre la sincérité, et y ajoute l’éloquence du sang versé ! »

Car voyez : La littérature catholique n’a jamais brillé d’un tel éclat, ni joui d’une telle estime. Dans tous les genres, des talents catholiques s’affirment : C’est, au théâtre, le génial Paul Claudel ; dans le roman, Bertrand, Bazin, Baumann, Bordeaux, Bourget ; en poésie, Jammes, Le Cardonnel, Ghéon ; en philosophie Dumesnil et Maritain ; en critique Dimier et Vallery-Radot ; dans l’essai moral et politique Massis, Bainville et Johannet.