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LE BEAU RÉVEIL

technique et des mines, le nombre des catholiques pratiquants grossit chaque jour[1].

La Guerre n’a pas arrêté l’élan : C’est, en Italie, le poète Giosuè Borsi qui se convertit et va mourir au front, laissant d’admirables entretiens mystiques. C’est, en France, le poète athée Henry Ghéon, qui, après des mois d’hésitation, se rend enfin à la grâce, et écrit le « Témoignage d’un Converti ». C’est, au lendemain de la guerre, en Italie encore, Giovanni Papini, un très grand écrivain que la guerre a tourné vers l’étude de l’histoire, et l’histoire vers le catholicisme, et qui, cessant tout-à-coup ses négations, ses blasphèmes et ses sarcasmes, se retire dans la solitude et l’oubli d’une petite villa aux environs de Florence, pour écrire cette Storia di Cristo enflammée, qui eut l’été dernier un succès si retentissant.

L’écrivain anglais Hilaire Belloc, qui connaît la plupart des grands hommes des deux continents, dit qu’à l’heure présente, les plus hautes intelligences sont absolument unanimes dans leur conclusion : « ou le catholicisme est vrai, ou rien ne l’est ».

Que la guerre, si elle a précipité la démoralisation de la masse (et cela non plus il ne faut pas l’affîrmer avec trop d’assurance), ait certainement épuré l’élite, le grand nombre de vocations sacerdotales inespérées en est, à lui seul, un remarquable indice. Au lendemain de l’armistice, le Séminaire de Paris comptait 360 lé-

  1. On a parlé de « mode » ! Étrange mode qui pousserait à renoncer aux succès faciles et certains, aux protections illustres, aux aises et commodités, pour s’astreindre à une loi, pour vivre chaste, juste, humble ! Non, les modes, produits de la vanité, n’agissent point dans ce sens-là !