Page:Camille Melloy - Le Beau Réveil, 1922.djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
240
LE BEAU RÉVEIL

dacteurs sont morts au champ d’honneur, défendent ce programme. Voici quelques phrases des Cahiers Français : « Le classicisme fut avant tout une discipline et le triomphe d’un principe : la soumission à l’ordre… Il use admirablement de la raison, mais comme d’un instrument qui ne peut entamer sa foi. En soumettant leur raison à la foi, les Racine et les Pascal et les La Bruyère ont, sans doute, servi Dieu ; ils ont aussi sauvé la raison en l’arrachant à l’orgueil. Et nous n’affirmons rien d’autre : il est inutile de lutter contre le romantisme si on ne restaure en soi le culte parfait de l’ordre. »

« Nous ne voulons pas, s’écrie ailleurs Robert Vallery-Radot, que reviennent nous empoisonner les philosophies allemandes : nous voulons respirer l’air français, celui de Pascal, de Corneille et de Racine ! »

— Voilà la pensée d’une grande portion des lettrés français actuels, et un des plus vaillants journaux, l’Action française, la défend sans cesse.

Ni les mouvements nationalistes, ni le mouvement classique (qui en bien des points se confondent) ne sont spécifiquement chrétiens : ils groupent des croyants et des incrédules. Mais ils sont, en général, fort sympathiques pour le moins au catholicisme, qu’ils considèrent, avec Maurras et Barrès, comme une force nécessaire, indispensable au relèvement du pays.

Maurras notamment écrit : « Le catholicisme et le patriotisme, le catholicisme et l’ordre français, le catholicisme et la pensée humaine, le catholicisme et la