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LE BEAU RÉVEIL


« Couchés dessus le sol à la face de Dieu… »


qui s’en allaient réveiller les graves alexandrins d’Hugo :


« Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie,
« Ont droit qu’à leur tombeau la foule vienne et prie :
« Entre les plus beaux noms leurs noms sont les plus beaux… »


et ceux de Corneille :

 « Mourir pour son pays est un si digne sort
« Qu’on briguerait en foule une si belle mort ! »

La littérature, depuis, a repris ce thème. Non seulement le soldat de la Grande Guerre devint le héros de centaines de romans, mais sa fonction idéale fut l’objet de graves méditations : il est l’homme du devoir, l’homme de douleur, l’homme de l’honneur, il redevient ce qu’il fut au Moyen-Âge : le type héroïque. La Patrie, à nouveau, est une grande réalité concrète. On ne la célèbre pas en style pompeux, mais on l’aime, cette Patrie, — et cet amour est au fond de presque tous les livres parce qu’il est, de nouveau, au fond de presque tous les cœurs. Nous disons : presque. Il ne faut pas exagérer. N’oublions pas l’adhésion des socialistes français à l’Internationale ; n’oublions pas les accents proboches de la revue littéraire « Les Humbles » ; ni le Congrès de Berne où l’on vit fraterniser avec les délégués allemands, Romain Rolland, Henri Barbusse et même Georges Duhamel ; ni les menées antipatriotiques du Groupe : « Clarté », avec ce même Henri Barbusse, le chef du bolchevisme français.

Mais cela n’entrave point la marche de l’élite !

Le retour à l’idée de patrie implique le retour aux traditions de la race. Vous savez combien les livres de