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LE RENOUVEAU CATHOLIQUE

dut être émouvante cette scène ! Ah ! les sectaires L’ont banni des écoles et des prétoires : voici qu’il reparaît au milieu de la plus imposante assemblée d’intellectuels du monde ; voici que, publiquement et presque officiellement, au dam des maîtres du moment, en face de l’Univers, on acclame son nom béni ! « Qu’un tel langage, dit Julien Laurec, ait pu être tenu non seulement sans protestation, mais aux applaudissements de l’auditoire, sous cette Coupole où Bernardin de Saint-Pierre n’avait pu prononcer le nom de Dieu sans exciter le rire, c’est l’indice d’une évolution dont les milieux hostiles ont lieu de s’inquiéter ! »

Le 3 avril 1913, au Théâtre de l’Œuvre, Francis Jammes faisait représenter sa « Brebis Égarée », qui débute par ce prologue, qui prouve un magnifique courage chrétien[1] :

Voilà ce qu’il faut redire
Malgré l’insulte et le rire :

Vous ne serez pas heureux
Si vous vivez loin de Dieu.

Trop souvent on a eu peur
De nommer Notre-Seigneur.

Je le sortirai de l’ombre,
Même seul devant le nombre.

Car Il est toujours vivant,
Et Il vous parle à présent !…

  1. Et qui rappelle les vers de « Polyeucte » :
    « Allons, mon cher Néarque, allons aux yeux des hommes
    « Braver l’idolâtrie, et montrer qui nous sommes ! »