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PARENTHÈSES

Les villes retentissent d’un joyeux bruit de truelles ; la reconstruction matérielle va bon train ; des maisons surgissent de toutes parts… Mais les âmes ne se relèvent pas ; le niveau intellectuel, moral, religieux, semble en baisse[1].

Or, la réaction doit partir d’en haut. Souvent le mauvais exemple est parti de là ; qu’en parte donc, ce coup-ci, le bon.

Nous ne voulons pas être simplement des « esprits de haute culture », de brillants avocats, d’habiles médecins, d’ingénieux ingénieurs ; nous voulons être, — chacun dans la sphère où il exercera une influence, qui peut être considérable — des hommes d’œuvres, des catholiques d’action, et, dans un sens plus ou moins large, des apôtres.

Pour le devenir, il nous faut, dès à présent, de l’entraînement, de l’exercice. Urgence d’une formation personnelle très sérieuse dans ce sens. Acquérons une connaissance approfondie de la saine doctrine catholique, des besoins matériels et moraux de la société, des remèdes nécessaires aux maux qui la rongent. Faisons-nous la main dès maintenant. Il y a des œuvres qui réclament notre aide. Cherchons le cœur de l’ouvrier. Parlons-lui en sa langue ; comprenons ses intérêts. La loi de charité est pour tous, pour vous surtout, les intellectuels et les fortunés. Il n’existe pas une édition de l’Évangile, expurgée, à l’usage des mauvais riches, de quelques textes qui les gênent.

On ne vous demande point de vous avilir, mais de vous pencher vers les humbles, afin de les élever. Le

  1. Il y a un renouveau dans l’élite ; mais la masse n’en reçoit pas encore les bienfaits.