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LE BEAU RÉVEIL

cette foi rayonnante ; elles ont été déjà l’instrument de plusieurs conversions.

Si la Foi a fait naître en ces écrivains l’apôtre, elle n’a pas tué en eux l’artiste ; bien au contraire elle a épuré et rajeuni leur inspiration et donné à leur génie une force et un élan nouveaux.

Ainsi, grâce à ces néophytes fervents, grâce aussi, ne négligeons pas de le dire bien haut, à la légion d’écrivains qui s’étaient faits, dès le début de leur carrière littéraire, les chevaliers-servants de l’idéal chrétien — romanciers, comme René Bazin ; orateurs, comme Albert de Mun ; poètes, comme Adrien Mithouard ; historiens, comme Georges Goyau, — le catholicisme est en honneur, plus qu’il ne le fut jamais depuis deux siècles, dans le monde des lettres. Il y gagne tous les jours des sympathies nouvelles.

Maurice Barrès et André Beaunier, sans être encore des nôtres, se font nos alliés. Jules Lemaître et Émile Faguet sont morts en croyants. Le 27 novembre 1913, René Bazin, dans son rapport sur les prix de vertu, put sans être désapprouvé, en pleine séance de l’Académie française, rendre un éclatant hommage au Christ : « À travers chacune des âmes dévouées, dit-il, je vois transparaître une image, nette ou effacée, toujours reconnaissable, celle du Maître qui apporta à la terre la charité, de l’Ami des pauvres, du Consolateur des Souffrants, de Celui qui a passé sur la terre en faisant du bien, et qu’avec des millions de vivants et des milliards de morts j’ai la joie de nommer : Notre-Seigneur Jésus-Christ ! » Ces vibrantes paroles de l’éminent chrétien furent accueillies « par une véritable ovation de l’auditoire ».

Notre-Seigneur à l’Académie ! Vous sentez comme